/FRENCH ONLY (sorry guys)/ Vous ne vous êtes jamais imaginé une scène, une histoire ou bien quelque chose de très cinématographique en écoutant une musique ? Cela m'arrive tout le temps. J'ai donc essayé de coupler mon envie de raconter mes propres histoires avec mon amour pour la musique. Une sorte de clip mental pour le lecteur.  
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HEAVEN, LISTEN. 
"Il s'entraînait depuis son plus jeune âge. Toutes ces années à suivre une diète stricte, micro doser chaque gramme de protéine pour ce moment. À raison de cinq entrainements par semaine pendant trois ans, il était enfin prêt. Avant de s’élancer il jeta un dernier coup d'œil à son entraîneur et aux 5 anneaux multicolores surplombant le stade. La foule tout autour de lui rendait la chaleur encore plus insupportable.
Il s’arma de son javelot, sous-pesant le poids de ce qui était aujourd’hui l'objet le plus précieux à ses yeux. Il tenait là la chose qui allait le libérer. Le libérer de toutes ces années de prison.
La première foulée fut la plus dure.
Mais une fois parti, il ne pouvait plus faire machine arrière.
Le vent était à son avantage. Une légère brise allait vers le sud : là où se trouvait la tribune présidentielle et les gens qu’ils n’avaient pu approcher à part pendant le défilé d'ouverture. Toutes ces années à calculer chaque facteur risquant de faire dévier son lancé, cette fois-ci c’était différent. L’instinct avait pris le relais.
Depuis les tribunes avec l'adrénaline, il ressemblait davantage à un animal qu’à un homme.
Cela relevait de l’ordre du fantastique. 
Il ne faisait même plus attention à la ligne, il l’avait franchi depuis bien longtemps.
Son entraîneur savait dès le début de sa course qu’il n’était plus lui-même, que quelque chose s’était emparé d’un de ses meilleurs athlètes. Il avait croisé un regard qu’il n’avait jamais vu auparavant dans les yeux de son sportif. 

Au moment du lancé, le cri qui retentit dans le stade figea le temps.Il en était presque devenu sourd. Oubliant le stade, son entraîneur et lui-même. L’athlète avait dévié sa course de 45 degrés. La trajectoire était parfaite. Il avait mordu la ligne de plus de 50 centimètres. La trajectoire était parfaite. Du côté des tribunes on entendit un sifflement crescendo, un susurrement presque. Les cris de la foule ressemblaient maintenant davantage à ceux qui retentissent dans les mauvaises attractions de fêtes foraines.
Sauf que ce grand huit ne s’arrêtait jamais de tomber. 
Il avait réussi et maintenant plus rien ne l’importait. L’effroi triomphait dans les gradins et la joie dans son cœur. L’homme qui avait torturé sa famille et son esprit pendant des années disparut en une giclée de sang et un hoquet de stade. Avec tous ses essais nucléaires de ces dernières années, l’idée qu’un simple javelot mette un terme à sa carrière et sa vie, par la même occasion, rendait le moment encore plus cocasse. Pour couronner le tout, les experts étaient formels : il avait battu le record du monde de 4,56m. 

- Corée 2024 - "